Les zones humides jouent un rôle très important dans la préservation de la biodiversité et dans la lutte contre les changements climatiques.
Leurs fonctions écologiques sont nombreuses dont l’absorption des inondations des rivières, un milieu très important pour la migration de nombreuses espèces de poissons devenus rares ou menacés au Maroc et un lieu de repos, de nidification ou d’hivernage pour nombreuses espèces d’oiseaux d’intérêt mondial.
Ce sont des refuges pour un grand nombre d’espèces endémiques, menacées ou rares aux échelles internationales, nationales et régionales. Elles sont caractérisées par une grande diversité d’habitat. La faune et la flore y sont particulièrement riches.
La flore, les invertébrés, l’herpétofaune y montrent un fort taux d’endémisme et des particularités biogéographiques d’un grand intérêt.
Cependant le statut de ces zones humides n’est pas pris en considération lors des plans d’aménagement. Nous constatons à l’échelle mondiale une régression des zones humides suite à la pression anthropique et à l’urbanisation.
Les eaux de la Moulouya constituent une ressource naturelle qui génère la vie et la biodiversité dans la zone. Elles sont nécessaires pour le développement socio-économique de la Région orientale du Maroc. Toutes fois la gestion de ces eaux risque de porter atteinte à la biodiversité en favorisant certains secteurs (Agriculture, industrie, Tourisme, eau potable) au détriment d’autre secteur comme les zones humides qui constituent une réserve importante pour la biodiversité et constituent un habitat pour plusieurs spécimens de la vie sauvage.
En plus de plusieurs projets qui ont été réalisés et qui ont un lien direct avec les ressources en eau de la Moulouya, un nouveau programme pour la période 2020/2027 prévoit la construction de nouveaux barrages ou l’extension d’autres barrages sur la Moulouya et ses confluents risque d’impacter négativement le devenir du cours de la Moulouya et de sa zone humide et sa richesse en biodiversité. Cette note introductive tente de présenter cette problématique.
Quant au plan d’eau de la région 2020/2027, qui vise l’extension du barrage Mohammed V et à construire de nouveaux barrages, notamment le barrage à Machraa Saf Saf, il vise à drainer le débit de la Moulouya et à transférer son flux écologique à 100%.
Le programme actuel arrêté par les autorités marocaines au terme de 2027 prévoit la surélévation du barrage Mohamed V et la construction d’autres barrages sur la Moulouya ou ses confluents. Celui prévu à l’aval de Machraa Hammadi au niveau de Machraa Saf Saf aura des conséquences néfastes sur le débit écologique qui sera détourné pour augmenter la production agricole à haute valeur ajoutée destinée à l’exportation des produits agricoles mais qui aura pour conséquence le dessèchement du cours de la Moulouya et sa zone humide et la dégradation de sa biodiversité marine et terrestre et sa richesse en avifaune.
Présenté par le Dr Mohamed BENATA : Ingénieur Agronome, Docteur en Géographie, Président de l’Espace de Solidarité et de Coopération de l’Oriental (ESCO), Coordinateur de l’ECOLOPLATFORME du Maroc du Nord (ECOLOMAN).

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Le 28 octobre 2025 à partir de 18:30