Durée : 2h15 sans entracte
Opéra en allemand, surtitré en français
La Chauve-Souris (Die Fledermaus), opérette viennoise créée en 1874, demeure l’un des chefs-d’œuvre de Johann Strauss. Inspirée de la pièce Le Réveillon de Henri Meilhac et Ludovic Halévy, collaborateurs d’Offenbach, l’œuvre mêle satire sociale, quiproquos et humour dans une partition brillante où le champagne devient un symbole central.
Cette opérette met en scène une bourgeoisie fin de siècle dont les certitudes vacillent. Derrière les masques, chacun ment pour préserver ses illusions, annonçant le théâtre de boulevard à la manière de Feydeau. La grande fête du prince Orlofsky sert d’exutoire : un espace où les hiérarchies sociales s’effacent et où l’ironie envers l’ordre établi rappelle les satires d’Offenbach contre le Second Empire.
Le récit enchaîne les situations débridées : Eisenstein, censé entrer en prison, s’enivre avec son futur geôlier ; la servante Adèle se fait passer pour actrice ; Rosalinde, déguisée en comtesse hongroise, teste la fidélité de son mari travesti en marquis. Personne ne tient son rôle, mais la musique de Strauss unifie ce chaos théâtral et conduit à une réconciliation fragile sur le célèbre ensemble « Brüderlein und Schwesterlein ».
Avec son livret de Richard Genée et Karl Haffner, La Chauve-Souris s’impose comme une référence du répertoire lyrique, mélangeant satire, virtuosité musicale et esprit festif.