« Nous sommes en 2024.
Nous, une poignée d’artistes de la Méditerranée, occupé.es, préoccupé.es et concerné.es par l’état du monde, nous sommes posés la question suivante : quelles formes d’actions sont possibles à partir de notre place, nos contextes et nos domaines de travail dans cette période historique accablante nous rendant témoins de la situation tragique en Palestine et au Liban.
Nous tentons une réponse possible, celle d’une action. Dérive Casablancaise en est une. L’action de rassembler, réunir, écouter, regarder et surtout l’action de débattre. Débattre pour questionner les niveaux de cohérence dans nos démarches artistiques et certainement politiques, à travers nos choix, nos multiples ressources, nos matières de travail et les outils avec lesquels nous fabriquons des langues et des langages.
Cette action porte en elle le souhait d’être fertile à d’autres actions qui en découleront et qui se définiront dans la durée et la continuité, mais aussi dans la pensée, la construction et la fabrication des œuvres à venir.
Car le travail artistique est un long processus, dont une grande partie consiste à se confronter à nos histoires, nos mémoires, nos imaginaires, nos désirs et nos positionnements en tant que citoyen.nes.
Il est toujours en étroite relation avec le présent et l’histoire qui s’écrit au présent, et peut même être dans l’anticipation de ce présent et/ou dans la re-lecture du passé au regard du présent.
Et aujourd’hui, malgré un présent tragique, nous continuons de croire dans la nécessité d’initier des rencontres et de partager des réflexions qui nourrissent nos choix et nos convictions.
Cette deuxième édition de Dérive Casablancaise porte une attention particulière au travail et aux démarches d’artistes palestinien.nes, libanais.es et marocain.es.
Une attention qui prend sa source dans des alliances fraternelles, artistiques, sensibles, à raviver au vu d’une actualité toujours plus pesante et qui oblige la plupart des artistes invité.e.s à venir d’un autre pays que le leur. Et même si d’autres continuent les allers-retours et que certain.es par choix ou contraint.es restent dans leur pays d’origine, nous partageons toutes et tous, et où que nous soyons aujourd’hui, des inquiétudes, des peurs, des doutes, des espoirs, des désirs, des échecs et des convictions mais aussi, et surtout, des tentatives.
Comme celle de déployer des imaginaires qui nous permettent d’associer des gestes, des images, des sons, des mots et tant d’autres ressources…
Ou encore la tentative de réinjecter du mouvement dans tout ce que cette époque fige en nous mais aussi autour, nous empêchant trop souvent de nous relier les uns aux autres.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, nous vous convions pendant Dérive Casablancaise du 4 au 8 décembre à découvrir les œuvres de théâtre, de danse, de poésie, de littérature, de musique et de cinéma de tous ces artistes. Il s’agira de témoigner et d’être témoins, il s’agira de faire naître d’autres possibles en nous retrouvant pendant ces 5 jours dans les différents lieux de Casablanca et il s’agira enfin de faire que la rencontre et le débat puissent encore avoir lieu.
Merci aux artistes, aux technicien.es, aux bénévoles, aux partenaires et à vous, Public. » L’équipe de Dérive casablancaise
