« Wifredo Lam et Mahi Binebine en hommage à Aimé Césaire » présentée à la Galerie Delacroix du 15 avril au 15 mai 2009 dans le cadre du 13ème Salon International de Tanger des Livres et des Arts.
Seul au-dessus de la page ou seul face au matériau élu, Mahi Binebine parle des hommes, ses frères en destin, s’adresse aux hommes qu’il convoque à la pointe de ses dessins. Ils partagent un même fardeau : tantôt vertical, tantôt horizontal, le mur de l’inconnaissable ou de l’oppression dresse sa masse brute à laquelle se heurte l’humanité provisoire.

Les masques qui surgissent inlassablement de ses mains de sculpteur n’offrent aucune protection, ne cachent aucune réalité salvatrice. Ils figurent par leur inquiétante étrangeté notre énigme fondamentale. Ils sont les schémas inconnus de notre totalité mystérieuse que l’on ne peut réduire à la totalité de nos apparences. Si « l’homme est à chaque instant autre chose que ce qu’il est » (Paul Valéry), il revient au masque de dire « tout ce que la bouche ne dit pas. » (Mahi Binebine).[…]

Marie-Christine Vandoorne

P.-S.
Mahi Binebine
Né en 1959 à Marrakech, il vit et travaille à Marrakech.
En 1980 il part à Paris pour continuer des études de mathématiques puis devenir enseignant pendant huit années. Il se consacre ensuite à l’écriture et à la peinture. Il déménage à New York de 1994 à 1999. Ses livres sont traduits dans une dizaines de langues et ses peintures connaissent également un immense succès , exposées pour une partie dans collection permanente du musée Solomon R. Guggenheim de New York. Il obtient le prix Méditerranée pour son premier roman, Le Sommeil de l’esclave (Stock, 1992), le premier prix d’une longue liste de distinctions pour ses ouvrages reconnaissant Mahi Binebine comme un commissaire au rayonnement du Maroc à l’étranger (lauréat, dans le secteur de la culture, du Trophée de la Diplomatie publique, remis à Rabat en novembre 2011).

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