Exposition du 9 juillet au 31 août 2010

La puissance du désir de Mimouni pousse le bras et la main vers une expression inlassable dont tous les objets fétiches circulent sur les toiles ou surgissent de la plaque gravée, en un lancinant discours. L’échelle, la pirogue, la feuille, le trait, le carré, le cercle lunaire ou solaire, s’accordent aux teintes noires et ocre, à peine traversées parfois de rouge ou de bleu. S’y ajoutent les traces écrites laissées par d’autres sur d’étranges papiers qui viennent se coller ici et là, témoins d’une mémoire anonyme dont Mimouni convoque les signes discrets.
S’il est éloigné dans l’espace (installé à Montpelier), l’artiste n’est jamais distant de la source marocaine dans laquelle il plonge son rêve, libéré de l’immédiat. Et la tension qui s’établit de ce lieu à cet autre favorise l’émergence d’une création où le manque est devenu pulsion favorable.

Il est bon pour nous de lire toutes les variations de l’occupation si particulière qu’il fait du support choisi, toile, estampe, avec une rigueur constructive assurée.
Vigueur et délicatesse alternent pour suggérer les métamorphoses subtiles.
Quand la tache noire devient, renversée, une voile légèrement gonflée, quand trois feuilles frêles s’élèvent de la pirogue comme des mâts de fortune, quand les barreaux de l’échelle soulèvent le fragile esquif et bientôt le dépassent, l’on sent que l’artiste approche l’autre rive dont il peint le rêve tenace. […]

Marie Christine Vandoorne

P.-S.
Mimouni El Houssaine
Né à Taroudant (MAROC), vit et travaille à Montpellier (FRANCE). 1982-1987 Ecole
des Beaux-Arts de Tours (FRANCE). 1987 Diplôme National Supérieur d’Expression
Plastique (D.N.S.E.P.), sections dessin, peinture et gravure. 1990 Licence d’Arts
Plastiques, Université Paris VIII. Enseignant en Arts Plastiques à Montpellier.

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