Ecriture et engagement au féminin

L’expression des femmes a d’abord été ressentie comme une rupture du silence, une forme de mise en lumière d’une communauté que les sociétés patriarcales cantonnaient dans l’ombre. La dimension littéraire de cette affirmation de soi excède cependant ce qui serait purement militant et les motivations de l’engagement dans l’action politique multiples. Femme des Lumières, Mme du Deffand n’a pas écrit de roman mais une abondante correspondance. Son salon était son mode d’influence. Olympe de Gouges a écrit et s’est engagée contre l’esclavage pour la cause des femmes jusqu’à en perdre la tête. L’engagement au féminin peut donc se décliner hors de l’écriture et ne pas concerner que la cause féministe.
Dans cette table-ronde c’est des relations qu’entretiennent, aujourd’hui, des écrivains avec l’engagement qu’il sera question : comment elles vivent, consciemment ou non, cette dimension de leur démarche.

Avec Lamia Berrada Berca, Maïssa Bey, Zakya Daoud, Fatou Diome, Rachida Madani

Modération : Kenza Sefrioui

Jeudi 7 mai    16h30     Palais des Institutions Italiennes

« History » ou « Herstory » ? Les sciences sociales à l’heure des femmes

Deux axes organisent ce débat :
– comment les femmes sont devenues les objets d’un champ d’études spécifiques dans le cadre même des disciplines universitaires classiques (droit, sociologie, histoire, etc.) ?
– comment les femmes sont devenues les sujets de la production « scientifique » les concernant en conquérant des positions de pouvoir dans l’institution universitaire ?
Il y a eu un très net glissement des discours des sciences sociales vers la prise en compte de ces problématiques en incluant une dimension politique très forte : les sciences sociales seraient donc destinées à être engagées ?

Avec Laure Adler, Alison Baker, Ali Benmakhlouf, Muriel Salle

Modération : Sami Lakmahri

Vendredi 8 mai    10h00    Palais des Institutions Italiennes

Identités féminines dans l’art contemporain (à propos de l’exposition Femmes : Reflets # Identités)

L’oeuvre d’Amina Benbouchta retenue pour annoncer ce Salon pose déjà l’objet de ce débat. Comment cet auto-portrait de l’artiste est-il construit ? Une femme masquée dont le reflet mis en abîme se défait sur des miroirs dépolis. Qui est-elle ? À partir d’où s’exprime-t-elle ? Marocaine ? Photographe ? Peintre ? Militante ?
Grâce aux jeux de lumière de Jacqueline Dauriac, l’installation de la galerie Delacroix gagne encore en complexité. Les échanges porteront sur le cheminement et la place de cette question d’identité dans l’art contemporain.

Avec les deux artistes Amina Benbouchta etJacqueline Dauriac, Bernard Collet, Abdelaziz El Idrissi, Toni Maraini

Modération : Alexandre Pajon

Vendredi 8 mai    14h30    Palais des Institutions Italiennes

Existe-t-il une écriture féminine ?

Pour se constituer en un champ disciplinaire et pour satisfaire une certaine logique politique, les militantes féministes ont pu aller jusqu’à affirmer qu’il existerait une écriture féminine à part entière. Outre la difficulté théorique qu’il y a à accepter l’idée d’une sorte d’essence « féminine » d’une forme littéraire, on est surtout confronté au risque de voir la littérature de femmes être soit une sous-catégorie de la littérature générale, soit une littérature à part entière opposée aux autres littératures. Qu’en pensent les auteurs réunies à Tanger ?

Avec Laure Adler, Rosa Amor del Olmo, Maria Rosa Cutrufelli, Sylvie Gracia, Michèle Métail, Christine Planté, Nicole de Pontcharra

Modération : Lamia Berrada Berca

avec la collaboration de l’Institut Culturel Italien et de l’Institut Cervantès

Vendredi 8 mai    16h30    Palais des Institutions Italiennes

Forum « Être femme et artiste au Maroc »

Si assumer la décision de vivre de son art est partout lourde de conséquence, tant ce métier échappe à tout modèle économique stable, cela est encore plus difficile dans des pays aux économies émergentes où le statut d’artiste n’est lui-même pas fixé. Alors conjuguer les destins de femme et d’artiste paraît devenir un défi quasi insurmontable. En invitant des artistes marocaines ou résidant au Maroc à s’exprimer dans ce forum nous souhaitons montrer que, pourtant, cette voie est possible

Dimanche 10 mai    10h30    Palais des Institutions Italiennes