Concert de musique traditionnelle de l’Houara
Association féminine des arts populaires

Non seulement les Houariyat perpétuent une tradition musicale berbère envoûtante, proche de celle des lilas (rituels noctures) des Gnawas, mais elles bousculent aussi les clichés.
Voilà des femmes du Maghreb qui ne sont ni soumises, ni bâillonnées. Comment expliquer sinon par la richesse et les croisements d’une antique transmission orale cette polyphonie incroyable sur laquelle halètent les voix et tournent les refrains des Houariyat. Ces femmes ont appris de leurs mères cette tradition exclusivement féminine, un répertoire de chants d’amour qui remonte à la nuit des temps berbères. Ce sont les musiques traditionnelles de leur Houara natal (Sud du Maroc entre Taroudant et Tiznit), les danses et aussi le sulfureux Aïta, appel à la séduction féminine, le Cha’abi, un style de musique populaire dont s’est nourri le raï… Chantés notamment en darija, le dialecte populaire de l’Houara, les thèmes ne dédaignent pas les polissonneries, tout au moins l’exaltation codée de l’amour et de la beauté. Les chansons peuvent exprimer aussi bien la révolte de la jeune fille qui refuse le mariage combiné, l’aspect dérisoire de l’homme polygame ou la danse rituelle de la femme possédée par les esprits.

L’image de la féminité qui se manifeste avec émotion, humour et énergie, à travers la musique de ces mères de familles marocaines – elles ont dépassé la quarantaine – reflète la multiplicité des façons de vivre aujourd’hui la condition féminine en terre d’Islam.

Dimanche 10 mai    17h    Palais des Institutions Italiennes