Art

Tigritudes : un cycle de cinéma panafricain des années 70 à Marrakech

Les représentations autour de vous

Du 6 au 13 mai l’Institut français de Marrakech, l’ESAV et LE 18 vous invitent à découvrir le cycle TIGRITUDES*, une anthologie chronologique de cinéma panafricain (126 films de 1956 à 2022). La décennie des années 70 du programme sera présentée, avec des projections suivies de débats ou de tables rondes, pour parcourir un pan de l’histoire du cinéma du continent et de sa diaspora.

*« Le tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit sur sa proie et la dévore » Wole Soyinka, écrivain Nigérian et prix Nobel de littérature

Explorer la circulation post coloniale des formes, des luttes et des idées

À travers des œuvres de fiction, documentaires, expérimentales ou encore d’animation, courts et longs métrages, le cycle TIGRITUDES appréhende la circulation postcoloniale des formes, des luttes et des idées depuis le continent et sa diaspora. La décennie des années 70 proposera 19 films réalisés entre 1969 et 1979, répartis en 9 séances. Dans le cadre d’une carte blanche à l’Institut français de Marrakech, une dixième séance (le 12/05) viendra enrichir le programme et proposer une œuvre rare du cinéaste Moumen Smihi : 44 – Les Récits de la Nuit (1981).

Rencontres et séances jeune public

Pour susciter la réflexion et favoriser les échanges avec les publics, certaines séances seront suivies de rencontres avec des artistes et/ou des universitaires. Enfin, pour sensibiliser les plus jeunes à la richesse des cinémas du continent africain, 8 courts métrages seront projetés dans le cadre de médiations scolaires à l’Institut français de Marrakech.

Entrée libre – dans la limite des places disponibles

Nous vous laissons avec le programme détaillé ci-dessous !

 

Cinéma plein air à 20h30

Alyam, Alyam, de Ahmed el Maânouni

Long-métrage (fiction), Maroc

Abdelwahed, jeune fellah, rêve de fuir sa campagne et de s’exiler en France. Premier film marocain en compétition officielle à Cannes qui se propose d’observer le quotidien en monde rural.
Alyam, Alyam – trigon-film.orgICA | Alyam Alyam + Masterclass with Ahmed El Maanouni

Restored in 2015 by The Film Foundation’s World Cinema Project in collaboration with Ahmed El-Maanouni. Restoration carried out at Cineteca di Bologna/L’Immagine Ritrovata laboratory; 4k scan performed at Eclair laboratories.

18H à l’ESAV Marrakech

Rencontre animée par Hamza Azeroual (étudiant ESAV, cinéaste et photographe)

You hide me, Nii Kwate Owoo

Court-métrage (documentaire), Ghana-UK, 1970

Screening—You Hide Me—Nii Kwate Owoo • Fondazione Studio Rizoma

Dramatisation d’une visite au British Museum par deux Africains qui découvrent de l’art africain, notamment des bronzes du Bénin, cachés dans les sous-sols. Un exposé des politiques des régimes coloniaux européens qui, en établissant leur domination, ont tenté d’effacer toute trace de civilisation, de religion, de langue et d’art africains. L’auteur affirme que les matériaux collectés en Afrique et souvent cachés dans les sous-sols des musées européens ont été utilisés contre les Africains et les Noirs des Caraïbes, d’Europe et des États-Unis, les amenant à mépriser un riche patrimoine culturel.

 

Rhodesia Countdown, Michael Raeburn,

Moyen-métrage (documentaire), Zimbabwe, 1969
Rhodesia Countdown (Short 1969) - IMDb

John Mambo ne trouve pas de travail. Sa femme subvient aux besoins de la famille en tant qu’infirmière. La Rhodésie devient de plus en plus oppressive sous le règne de Ian Smith et de son gouvernement de minorité blanche. John est faussement accusé d’avoir volé une voiture. Cela le pousse à bout. Il décide de sacrifier ses responsabilités familiales et de rejoindre le mouvement de libération qui est sur le point de lancer une guérilla.

19h à l’Institut français de Marrakech

Ganja & Hess, Bill Gunn

Long-métrage, 112min (Epouvante-horreur) – USA, 1973

Weekender Recommendations: 'Ganja & Hess' and the Story of Bill Gunn - Nyack News & Views

Alors qu’il fait des recherches sur un peuple africain antique, l’anthropologue Dr Hess est frappé d’un coup de dague cérémonial par son assistant qui se suicide peu après. Hess se découvre alors une addiction au sang humain. Lorsque Ganja, la femme de l’assistant, arrive chez lui, elle découvre le corps et entame avec le Dr Hess une étrange relation de mort, de sang et de douceur lascive.

15h – Séances jeune public à l’Institut français de Marrakech

Rencontre animée par Salomé Adèle Aïcha El Joumri (étudiante ESAV, cinéaste), Balkis Guetta (étudiante ESAV, cinéaste), Rim Mejdi (réalisatrice) et Hamza Azeroual (étudiant ESAV, photographe)

Diplomate à la tomate, Samba Félix N’Diaye,

Court-métrage, 11min (doc), Sénégal, 1989
Diplomate à la tomate | IFFR

Le titre du film est le nom donné par les Dakarois aux valisettes de couleur rouge sang et noir qui se baladent partout au Sénégal et maintenant à travers le monde, y compris aux États-Unis. C’est un exemple excellent de récupération qui a bien marché, en utilisant pour les fabriquer les boites vides de sauce de tomate, Aujourd’hui, on utilise aussi les boîtes d’aluminium de soda, bière et jus de fruits.

 

Mwansa the great, Rungano Nyoni,

Court-métrage, 24min (fiction), Zambie 2011

Mwansa the Great | IFFR

Le film raconte l’histoire d’un petit garçon de la Zambie rurale qui transforme des situations banales de tous les jours en aventures passionnantes.

 

Da Yie, Antony Nti,

Court-métrage, 20min (fiction), Ghana, 2019

Belg Anthony Nti haalt geen Oscarnominatie binnen voor zijn kortfilm "Da Yie" | VRT NWS: nieuws

Au Ghana, un étranger est chargé par son gang de recruter des enfants pour une mission dangereuse qui doit avoir lieu le soir même. Après avoir déniché Prince et Matilda, deux gamins adorables, il projette de les livrer au gang. Mais après une journée passée avec eux, il est envahi par le doute.

 

Le petit bonhomme de riz

Court-métrage (animation), Madagascar

 

19h – Institut français de Marrakech

Muna Moto (L’enfant de l’autre), Jean-Pierre Dikongue Pipa

Long-métrage, 1h29 (fiction), Cameroun, 1975
Muna Moto, l'enfant de l'autre

N’Dome aime Ngando. Mais le jeune homme ne parvient pas à réunir la dot nécessaire au mariage et demande l’aide de son oncle. Mais celui-ci s’éprend de la jeune femme qui lui donnera, espère-t-il, l’enfant qu’il attend vainement de ses premières épouses. Il paie donc la dot, mais pour lui-même. De désespoir, la jeune femme se donne alors à l’homme qu’elle aime, mais ce geste ne décourage nullement l’oncle qui l’épousera en la sachant enceinte. Le vrai père, N’Dome, viendra, trois ans plus tard, reprendre son enfant.

Grand classique du 7e art africain, cette tragédie met en scène le conflit entre un oncle et son neveu, amoureux de la même femme.

20h30 à Le 18 Marrakech

Rencontre animée par Juan Asís Palao Gómez (journaliste)

Four Women, Julie Dash

Court-métrage, 7min (expérimental), USA, 1974

BAM | Julie Dash Shorts

La danseuse Linda Martina Young incarne les quatre figures féminines de la ballade de Nina Simone, Quatre femmes.

 

De cierta manera, Sara Gomez

Long-métrage, 1h19 (fiction), Cuba, 1974

De cierta manera

Yolanda, une jeune institutrice, travaille à La Havane, dans le nouveau quartier de Miraflores, construit en 1962 afin de reloger les habitants d’un bidonville. Elle doit affronter quotidiennement les réticences d’une population alors habituée à vivre dans la marginalité. Elle est amoureuse de Mario, un jeune ouvrier en quête d’une légitimité nouvelle au sein des brigades révolutionnaires.

Cette romance contrariée permet à Sarita Gómez de révéler les contradictions et les manquements du Cuba post-révolutionnaire. Mêlant des séquences documentaires à de nombreux modes de récits narratifs, elle dénonce ici le machisme et la violence de classe de la société entière.

16h à l’Institut français de Marrakech

Rencontre animée par Juan Asís Palao Gómez (journaliste), Roland Carré (enseignant-chercheur) et Rim Mejdi (réalisatrice)

44 – Les Récits de la nuit, de Moumen Smihi,

Long-métrage, 1h50 (fiction), Maroc, 1981

44, les Récits de la nuit de Moumen Smihi (1981) - Unifrance

Une famille fassie. Le père est professeur à l’université Karaouiyine – un bourgeois donc, mais non un marchand. Son épouse accepte malgré elle la présence d’une seconde femme, plus jeune et plus belle. Le père donne pour précepteur à ses enfants l’un de ses meilleurs étudiants, Moussa, jeune homme très pur et très pauvre, originaire de Chaouen. Moussa se passionne pour le théâtre : il interprète avec ses camarades l’ »Othello » de Shakespeare, en langue arabe. Il soulève les foudres des autorités françaises, devra s’exiler, et dans la décomposition des dernières années du protectorat, finira mendiant. L’histoire d’une famille fassie à travers l’Histoire récente, celle des quarante-quatre années où le Maroc subit la tutelle des Français et des Espagnols.

 

20h30  – Le 18 Marrakech

Rencontre animée par Maymouna Baradji (artiste plasticienne) et Yvon Langue (commissaire et designer graphique)

It still Rotates, Suliman Elnour

Court-métrage, 19min (documentaire), Soudan, 1978

Berlinale | Archive | Programme | Programme - Wa lakin alardh tadur | It Still Rotates - Forum Expanded 2019

À la fin des années 1970 et au début des années 1980, un groupe de cinéastes qui travaillaient alors au département cinéma du ministère de la Culture a publié le magazine CINEMA. Ce groupe a fondé le Sudanese Film Group (SFG) en avril 1989 afin de pouvoir fonctionner de manière plus indépendante de l’État. Son objectif était de s’impliquer dans tous les aspects de la production, de la projection et de l’enseignement cinématographiques, et de maintenir la passion soudanaise pour le cinéma. Le 30 juin 1989, cependant, le coup d’État, qui entraîne une méfiance à l’égard de toutes les formes d’art, met fin à toute entreprise culturelle. Toutes les organisations de la société civile ont été interdites. En 2005, la main ferme de l’État s’est finalement quelque peu relâchée et le SFG a pu à nouveau s’enregistrer. L’Arsenal – Institute for Film and Video Art avait sept œuvres de ces cinéastes soudanais restaurées numériquement en 2018. Le film de fin d’études de Suliman Elnour WA LAKIN ALARDH TADUR décrit la vie quotidienne dans une école au Yémen à cette époque.

 

Mueda, Memoria e Massacre, Ruy Guerra

Court-métrage, 35min (fiction), Mozambique , 1979

Film Forum · MUEDA, MEMORY AND MASSACRE

Le 16 juin 1960 à Mueda, au Mozambique, l’armée portugaise exécute six cents personnes parmi la population, sur ordre du gouverneur portugais. Depuis l’indépendance de leur pays, les habitants de Mueda revivent chaque année cet événement en jouant dans une pièce de théâtre les rôles des bourreaux, victimes et spectateurs. Ce film fonde historiquement la mémoire cinématographique du processus de décolonisation et le travail de deuil du peuple.

Séances jeune public à 15h à l’Institut français de Marrakech

Samba le grand, Moustapha Alassane

Court-métrage, 14min (animation), Niger, 1977
IFcinéma - Samba le grand

Les aventures d’un héros légendaire qui, ébloui par la beauté d’une princesse, en demande la main. Celle-ci lui impose plusieurs épreuves dont il sort vainqueur, mais il doit encore et toujours prouver sa vaillance. Seule la mort finira par réunir les deux jeunes gens. Film restauré en 2K en 2019 par NYU Tisch, en partenariat avec la Villa Albertine – Ambassade de France à New York, la Cinémathèque Afrique de l’Institut français et de Razak Moustapha.

 

A nous la rue, Mustapha Dao

Court-métrage, 15min (fiction), Burkina Faso, 1987
Une anthologie du cinéma panafricain avec le cycle « Tigritudes » au Forum des images | CNC

A l’heure où l’école ferme, la rue accueille les enfants et leurs jeux, source inépuisable d’apprentissages. Premiers larcins, premiers affrontements, premiers émois amoureux, le foot, le cinéma, la danse, la cuisine, la fabrication de jouets ou d’instruments de musique, le petit commerce Toute la débrouillardise des enfants burkinabés est évoquée dans une suite de pochades rapides et pleines d’humour.

 

Amal, Ali Benkirane

Court-métrage, 17min (fiction), Maroc, 2004
Projections du jeudi 01 octobre - Ciné-débat autour des droits des femmes | La Pellicule Ensorcelée

Amal est une petite fille de douze ans qui vit dans la campagne marocaine. Chaque jour, elle se lève à l’aube et se rend à pied avec son frère, à l’école du village située à plusieurs kilomètres de leur ferme. Elève studieuse et passionnée, son rêve est de devenir médecin.

 

Muana Mboka, Jean-Michel Kibushi

Court-métrage, 14min (animation), Congo, 1996

Muana Mboka - PREVIEW - YouTube

Lors d’un embouteillage, Muana-Mboka, enfant des rues, sauve la vie d’un ministre malade. Mais la récompense qu’il reçoit suscite la haine et l’envie…

 

19h à l’ESAV de Marrakech

Rencontre animée par Juan Asís Palao Gómez (journaliste), Soumeya Ait Ahmed (curatrice et artiste-chercheuse) et Nadir Bouhmouch (photographe et réalisateur)

Nahla, Farouk Beloufa

long-métrage (fiction), Algérie
Cinéma : Nahla, film unique, est désormais orphelin | Middle East Eye édition française

Après la bataille de Kfar Chouba au Liban, en janvier 1975, Larbi Nasri, un jeune journaliste algérien, est pris dans le tourbillon des évènements qui précèdent la guerre civile.

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