Résidence Méditerranée

Khtek est une artiste rappeuse marocaine, titulaire d’un master en cinéma documentaire. En parallèle de son parcours universitaire, Khtek découvre la scène urbaine marocaine et participe à plusieurs manifestations culturelles au Maroc (Festival L’Boulvard, Festival des arts visuels urbains « Jidar », Festival Sbagha Bagha et le collectif Murky Marduk etc.). Après la production de huit singles et plusieurs collaborations avec de grands noms de la scène rap marocaine, Khtek souhaite créer, dans le cadre de cette résidence, un EP de 6 titres qui explore de nouvelles sonorités et s’affranchit des normes et tendances actuelles dominantes du rap marocain.

Suite au lancement, il y a deux ans, du projet « Appartements investis », un espace culturel alternatif qui questionne les expériences artistiques dans des contextes intimes, Sanaa Zaghoud souhaite poursuivre ses recherches sur le commissariat performatif. La résidence au sein de la Friche la Belle de Mai permettra à cette jeune curatrice de mener une réflexion autour de la performance et de la conversation comme moyens d’expression.  Au contact de la scène locale, Sanaa Zaghoud souhaite concentrer son travail sur la notion de « collectivité » et  sur la «  performativité  » et analyser les alternatives de la scène artistique locale et leurs modes d’existence.

Le projet que souhaiterait développer Yasmina Ouahid dans le cadre de la résidence méditerranée s’articule autour de l’usage du cordon et du fil doré « le kitane » (un cordon textile et artisanal, élément incontournable dans la confection et l’ornementation du costume du caftan). La recherche de Yasmina Ouahid se concentre sur la construction et la composition d’installations/sculptures murales et spatiales à travers la formation de géométries rondes et spirales abstraites bidimensionnelles ou tridimensionnelles dans un espace.

L’approche artistique de Yasmina Ouahid se focalisera dans un deuxième temps sur les motifs de broderies « les cercles d’or » connus par leurs formes rondes et spirales qu’on retrouve dans le caftan andalou connu sous le nom du « costume barbaresque » ou « Kesoua lakbira » ; un habit traditionnel ancestral féminin. Cette démarche se traduira par la création d’une installation qui consistera à transformer un objet artisanal (la broderie du costume) en un objet plastique (sculpture/installation), puis en espace plastique.

(العْلامَات )-Aâlamat pluriel de (عْلام ) Aâlam, signifie drapeaux, signe et emblème. Il s’agit d’un drapeau  – dont les couleurs varient d’une tribu à une autre – fait à la main avec un drap ou un foulard accroché sur un bâton. Son installation est un signe de joie, invitant au partage de moments festifs. Cet emblème non politique, flotte dans le ciel, fait appel au vent et invite à participer aux festivités. Il marque l’espace et le temps de la fête et promet rencontre et générosité. L’Aâlam, est un signe mouvant gravé dans notre mémoire collective de tradition musicale. Hallima Imane Zoubai souhaite, dans le cadre de cette résidence faire l’expérience sensible de la ville de Marseille et ses diverses cultures musicales. En s’inspirant de la matérialité des aâlamat pour marquer un territoire de célébration, Hallima Imane Zoubai souhaite aborder la musicalité de la ville en regardant de près l’interaction de l’expression musicale maghrébine avec le lieu et apporter une réflexion sur la diversité des cultures musicales de Marseille, en empruntant un symbole de sa propre culture.

« Invasion / Évasion” est un travail de recherche et de création autour de l’oasis de Tazarine (Sud-Est marocain) : ses archives, son histoire et sa réalité sociale, culturelle économique et architecturale. Ce travail explore l’urbanisation néfaste des espaces oasiens en étudiant minutieusement les nouvelles formes d’habitat, et en déconstruisant la dichotomie entre béton et terre, rigidité du modernisme et fragilité de la tradition. La résidence de Oualal tente également de rappeler que la société oasienne est complètement inscrite dans son contexte méditerranéen. Ainsi, pour l’artiste, le désert n’est que la trace laissée sur la surface de la terre après le retrait de la mer… Ce projet vise la réalisation d’une installation sculpturale et une série mixte de dessins muraux (terre, ciment, etc).